Les courtiers interrogés par Capital font état d’une stabilité des taux de crédit immobilier pour juin. Mais ils ne doutent pas qu'ils passent sous le seuil des 3% d'ici la fin de l'année.

Comme les prix de l’immobilier ancien, les taux de crédit font du surplace en ce début juin. Sur la base de la dizaine de barèmes des banques reçus ce lundi 2 juin, Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer, fait état auprès de Capital d’une «relative stabilité des taux» pour le mois de juin, comme en mai. Une stabilité confirmée par Pascal Courtois, responsable de la relation bancaire chez Artémis Courtage, ainsi que par Pretto, qui constate que «les grilles de taux demeurent stables dans la majorité des établissements». Les taux s’établissent ainsi à 3,15% pour les crédits sur 10 ans, à 3,35% pour ceux sur 20 ans, la durée la plus courante, et à 3,45% pour les prêts sur 25 ans, selon Empruntis. Son concurrent Cafpi cite des taux plus bas, à 3% sur 15 ans, 3,15% sur 20 ans et 3,28% sur 25 ans.

«On observe tout de même des hausses de taux, dans certaines banques régionales ainsi que dans un établissement national, mais de seulement 0,10 point au maximum», nuance Sandrine Allonier. Des hausses que la porte-parole de Vousfinancer attribue à la volonté des banques de «juguler le flux des dossiers de crédit, les délais de traitement étant élevés» en raison de l’augmentation des demandes de financement liée à la baisse des taux en début d’année. «Les banques ajustent les taux à leur capacité d’absorption des dossiers», renchérit Pascal Courtois, ajoutant que cela leur permet de gagner un peu plus d’argent. Elles auraient tort de s’en priver, «la demande de crédit étant bonne aux niveaux de taux actuels», complète Sandrine Allonier.

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Les quelques hausses de taux communiquées par les banques lui semblent d’autant plus anecdotiques que «les marges de négociation demeurent importantes, avec, par exemple, la possibilité d’obtenir un taux de 2,80% sur 25 ans». «Certains profils peuvent profiter pleinement de la concurrence que se livrent les banques pour attirer à elles de nouveaux clients, en bénéficiant de décotes», acquiesce Pretto. Les profils les plus recherchés sont les jeunes de moins de 35 ans, les primo-accédants et les CSP+ gagnant plus de 80 000 euros par an, détaille le courtier. Cette dernière catégorie de population bénéficie de taux de 2,8% sur 15 ans, 2,9% sur 20 ans et 3% sur 25 ans. «Ce ne sont pas forcément les plus hauts revenus que les banques ciblent mais les ménages dont le taux d'endettement est assez bas et qui ont de l'épargne», ajoute Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi.

A quand un taux à 3% pour tout le monde ? Pascal Courtois «espère que ce seuil symbolique sera franchi à la baisse avant l’été», à la faveur du taux auquel la France emprunte à 10 ans, retombé aujourd’hui à 3,16% alors qu’il avait tutoyé les 3,7% en début d’année, en raison des risques de guerre commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis et d’un gouvernement français qui risquait d’être censuré par le Parlement. Sans oublier la probable nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, ce jeudi 5 juin. Si ce seuil de 3% doit être cassé, «il faut qu’il le soit en juin, pour laisser aux futurs propriétaires le temps d’emménager avant la rentrée de septembre», insiste Pascal Courtois. Sa consoeur Caroline Arnould se dit en tout cas «sûre que les taux passeront sous les 3% d'ici la fin de l'année».

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